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de protéger, autant qu’il serait en moi, Wame-gon-a-biew contre les embûches de ses ennemis. Dans l’espoir de nous concilier l’amitié de cette famille de Crees, nous avions allumé notre feu très près des leurs ; trouvant mon frère beaucoup trop ivre pour en espérer la moindre discrétion, je le portai dans notre camp.

A peine l’avais-je déposé sous sa couverture, que je me vis entouré par la famille ennemie, armée de fusils et de couteaux. J’entendis parler de tuer Wa-me-gon-a-biew. Par bonheur notre présent avait tourné presque toutes les têtes, excepté celle de l’homme dont j’ai parlé, qui me semblait le plus à craindre de tous. Deux Indiens s’approchant pour poignarder Wa-me-gon-abiew, je me jetai entre eux et je les en empêchai. Ils me saisirent alors par les bras, et je ne leur opposai aucune résistance ; je savais qu’au moment de me frapper ils devaient me lâcher chacun d’une main, et c’était alors que je comptais m’échapper. J’avais empoigné fortement de la main droite et tenais caché dans le coin de ma