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ainsi quelques minutes, ouvrant et fermant les yeux d’un air stupide. Enfin, un Indien, ennuyé de le voir, le frappa sur la tête avec un morceau de moose qu’il avait embroché sur une petite branche pour le faire rôtir ; un autre le tua d’un coup de tomahawk, et nous mangeâmes une partie de sa chair qui était fort bonne. Les Indiens me racontèrent alors, et j’ai vu moi-même depuis, qu’un porc-épic, broutant la nuit le long d’une rivière, ne s’aperçoit pas de la présence de l’homme, lors même qu’on lui met sous le nez, au bout d’une pagaie, un peu de la nourriture qu’il cherche ; il la reçoit et la mange tranquillement. Quand il est pris, il ne mord et n’égratigne point ; toute sa défense est dans ses piquans barbelés et dangereux. Les chiens ne se décident que bien rarement à attaquer les porcs-épics, et, quand ils le font, il en résulte pour eux sinon la mort, au moins de graves blessures et de cruelles souffrances.

En quatre jours de marche, nous arrivâmes à la rivière du Grand-Bois, qui prend sa source