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le vieux chef, voyant sa troupe réduite de soixante hommes à cinq, ne put retenir ses larmes.

À ce spectacle, je me rapprochai de lui, et je lui dis que, s’il voulait continuer sa marche, je l’accompagnerais, dussé-je rester son compagnon. Les trois autres guerriers, comme ses amis particuliers, étaient tout prêts à le suivre ; mais il me dit qu’il craignait de ne pas faire grand’chose avec si peu de forces, et que, si les Sioux venaient à nous découvrir, nous serions infailliblement massacrés. Ainsi l’expédition fut abandonnée, et chacun se mit à retourner par la voie la plus facile et la plus prompte, sans songer désormais à rien autre chose que sa sûreté et sa convenance. Je ne tardai pas à rejoindre Wa-me-gon-a-biew, et avec trois autres hommes nous formâmes un parti pour retourner ensemble ; nous choisîmes une direction différente de celle de la plupart de nos compagnons. Le gibier abondait, et la faim ne se fit pas sentir.

Un matin, de bonne heure, enveloppé dans