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vous allez loin de votre pays chercher un ennemi, et vous ne pouvez pas enlever la femme de ce vieux bison qui n’a rien dans les mains. » A ces mots, je marchai droit au bison, qui veillait sur sa femelle morte, à un peu plus de deux cents yards (77) de nous. Il ne me vit pas plutôt approcher qu’il s’élança contre moi avec une impétuosité telle que, me voyant en danger avec mon cheval, je rebroussai chemin en toute hâte. Les Indiens rirent de bon cœur de ma déconvenue, mais ne renoncèrent pas à s’emparer de leur proie. En partageant l’attention du bison et en se glissant vers lui de différens côtés, ils parvinrent à le tuer.

Tandis que nous découpions la femelle, le troupeau n’était pas loin, et une autre vieille femelle, que les Indiens supposèrent sa mère, suivant la trace du sang, vint fondre sur nous avec une grande impétuosité. Les Indiens, alarmés, s’enfuirent ; la plupart n’avaient point leurs armes sous la main. J’avais eu soin de recharger mon fusil, et je le tenais armé. Couché