Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

engagé au milieu des bisons. Aucune femelle ne s’était offerte à portée de fusil, lorsque des mâles se mirent à se battre très près de moi. Dans leur fureur, ils ne s’apercevaient pas de ma présence, et ils se ruèrent de mon côté avec une violence telle, qu’alarmé pour ma sûreté, je cherchai asile dans un de ces creux qui sont si communs dans les cantons où ces animaux abondent, et qu’ils font eux-mêmes pour s’y vautrer ; mais ils se ruaient encore droit sur moi, et il me fallut faire feu pour les disperser. Je n’y réussis qu’après en avoir tué quatre. Cette fusillade effraya excessivement les femelles, et je vis bientôt que je n’en tuerais aucune dans ce quartier. Je regagnai mon cheval et j’allai rejoindre, à une assez grande distance, les Indiens qui avaient réussi à tuer une femelle grasse. Mais, comme il arrive d’ordinaire en de semblables chasses, tout le troupeau s’était enfui, à l’exception d’un mâle qui tenait encore les Indiens à distance quand j’arrivai.

« Vous êtes des guerriers, leur dis-je,