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des violens combats des mâles. Au bruit causé par le froissement des deux parties de leur sabot, quand ils levaient les pieds de terre, se joignait le mugissement furieux et répété des bisons, engagés tous dans leurs terribles et effrayans conflits. Nous savions que notre approche n’exciterait point parmi eux l’alarme qu’elle aurait produite en toute autre saison, et nous marchâmes droit au troupeau. En approchant, nous tuâmes un bison blessé, qui ne fit presque aucun effort pour nous échapper. Il avait dans les flancs des blessures où j’aurais pu plonger la main tout entière.

Comme nous savions que la chair des mâles n’était pas bonne à manger dans cette saison, nous ne voulions pas en tuer, quoiqu’il nous eût été facile d’en abattre un grand nombre. Nous descendîmes de cheval ; quelques uns restèrent pour garder nos montures, et les autres se glissèrent au milieu du troupeau, pour tâcher d’atteindre des femelles. Je m’étais séparé de mes compagnons, et, m’avançant trop, je restai