Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mière fois, passé une grande partie de la nuit auprès de ma maîtresse ; m’étant glissé fort tard dans notre cabane, je m’étais endormi. Le lendemain, au point du jour, un petit coup sec sur mes pieds nus me réveilla.

« Debout, dit la vieille femme qui se tenait près de moi, une baguette à la main, debout, jeune homme, qui allez prendre femme, mettez-vous donc à poursuivre le gibier ; vous monterez plus haut dans l’estime de la femme de votre choix, si elle vous voit rapporter, de bonne heure, le produit d’une chasse heureuse, que si elle vous rencontre faisant le beau dans le village, quand les chasseurs sont tous partis. » Je n’avais rien à répondre, et je sortis armé de mon fusil. De retour à midi, avec toute la charge de moose gras que je pouvais porter, je la jetai aux pieds de Net-no-kwa en lui disant d’un ton rude : « Voici, vieille femme, ce que vous m’avez demandé ce matin. » Elle fut très satisfaite et me donna des éloges ; j’en conclus qu’elle n’avait point de méconten-