Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/289

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tance de cent verges ; je tirai le premier, et ma balle toucha tout près du centre ; aucun de nos adversaires n’en approcha ; j’eus tout le succès de ce jeu, et nous regagnâmes ainsi la plus grande partie de ce que nous avions perdu pendant l’hiver entier.

Le printemps était déjà avancé et nous faisions nos préparatifs de départ, lorsqu’un vieillard, nommé O-zhusk-koo-kon (le foie du rat musqué), l’un des chefs des Métais, vint dans ma cabane avec une jeune femme, sa petite-fille, et les parens de cette vierge. Elle était belle, et n’avait pas plus de quinze ans ; mais Net-no-kwa n’en conçut point une opinion favorable. Elle me dit : « Mon fils, ces gens-là ne cesseront pas de vous tourmenter, si vous restez ici ; et comme la jeune fille ne vous convient en aucune manière pour en faire votre femme, je vous conseille de prendre votre fusil et de vous en aller. Faites un camp de chasse, et ne revenez qu’après leur avoir laissé le temps de bien se convaincre que