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miers temps, notre parti eut quelque succès ; mais la chance tourna, et nous finîmes par perdre tout ce que nous possédions. Voyant qu’il ne nous restait absolument plus rien, les gagnans allèrent camper à quelque distance et, selon l’usage, firent grand bruit de leur victoire. Quand je l’appris, je réunis tous les hommes de notre parti, et pour tenter de regagner ce que nous avions perdu et de mettre un terme à d’insolentes vanteries, je leur proposai d’aller faire un pari avec nos adversaires. Nous empruntâmes, en conséquence, quelques objets à nos amis, et nous allâmes visiter les détenteurs de nos dépouilles. Voyant que nous n’avions pas les mains vides, ils consentirent à jouer avec nous ; cette fois le beg-ga-sah nous réussit, et nous regagnâmes assez dans la soirée pour pouvoir offrir, le lendemain matin, un très bel enjeu pour une partie de cible. Nous pariâmes tout ce que nous avions. Ils étaient loin de vouloir nous engager, mais ne pouvaient décemment nous refuser. Nous plaçâmes un but à une dis-