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alla se tuer au milieu des sépultures. Il parait que, se trouvant lié, à son réveil, il crut avoir commis, dans son ivresse, quelque acte déshonorant et ne pouvoir s’en laver que par une mort violente. Des malheurs et des pertes de diverses natures, quelquefois aussi la mort de personnes chéries, ou même des contrariétés en affaires d’amour, peuvent être considérés comme les causes du suicide chez les Indiens.

Je reprochai à Wa-me-gon-a-biew sa conduite à mon égard, en déchargeant mon fusil et m’enlevant mes munitions ; il était probable, cependant, que tout cela avait été fait par la vieille femme. En revenant un peu mieux à la santé, je commençai à devenir honteux de ma tentative, dont mes amis avaient pourtant la délicatesse de ne point me parler. Mais le sens de l’ouïe ne se rétablissait pas, et il me fallut plusieurs mois pour pouvoir chasser aussi bien qu’avant ma maladie. Je n’étais pas de ceux qui avaient le plus souffert de cette terrible épidémie. Au nombre des Indiens qui avaient résisté au mal,