Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soin de m’enlever tous les moyens les plus ordinaires et les plus faciles pour exécuter cette volonté.

Le suicide (72) n’est pas très rare chez les Indiens ; ils ont recours à divers moyens ; ils se tuent à coups de fusil, se pendent (73), se noient, s’empoisonnent. Les causes qui les poussent à cet acte de désespoir sont aussi très variées. Plusieurs années avant l’époque dont je parle, j’avais connu à Mackinac, où j’étais avec Net-no-kwa, un jeune Ottawwaw, de grande espérance, et déjà fort considéré, qui se tua d’un coup de fusil dans le cimetière des Indiens. Il s’était enivré, et, dans l’aliénation d’esprit causée par la liqueur, il avait déchiré ses habits et montré tant de violence, que ses deux sœurs, pour l’empêcher de faire du mal aux autres et à lui-même, l’avaient étendu dans sa hutte pieds et poings liés. Le lendemain matin, il se réveilla maître de ses sens ; quand on l’eut délié, il entra dans la cabane de ses sœurs, voisine du cimetière, prit un fusil, sous prétexte de tirer des pigeons, et