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j’étais un peu échauffé et fatigué, mais je mangeai avec plaisir un morceau que l’on prépara pour moi, et je ne tardai pas à m’endormir. Vers le milieu de la nuit, une violente douleur me réveilla ; il me semblait que l’on rongeait l’intérieur de mes oreilles ; j’appelai à moi Wa-megon-a-biew, qui ne découvrit rien ; le mal devint de plus en plus insupportable pendant deux jours entiers, et je perdis enfin toute espèce de sentiment.

Quand je revins à moi, après deux autres jours, comme je l’ai appris dans la suite, je me trouvai assis en dehors de la cabane ; je vis les Indiens buvant tout autour de moi ; un traiteur avait passé par notre camp, plusieurs hommes se querellaient, je distinguai Wa-me-gon-a-biew dans un groupe fort animé, et je le vis frapper un cheval d’un coup de couteau ; mais soudain je perdis de nouveau toute connaissance, et cet état d’insensibilité dura probablement plusieurs jours, car je ne me rappelle rien de ce qui