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Il n’y avait plus, depuis quelques jours, de vivres dans notre camp ; plusieurs enfans n’avaient pas été atteints par la contagion, et quelques malades, commençant à se rétablir, avaient besoin de manger. Il n’y avait qu’un autre homme en aussi bon état que moi, et nous étions l’un et l’autre en convalescence, hors d’état de nous mouvoir ; à peine pouvions-nous monter les chevaux que les enfans nous amenaient. Si nous avions pu marcher, notre toux bruyante et continuelle aurait averti le gibier de notre approche. En cette extrémité, nous errâmes au hasard dans les plaines, et fûmes assez heureux pour tuer un ours ; incapables de manger une seule bouchée de la chair de cet animal, nous la rapportâmes à notre camp, où elle fut également partagée entre toutes les cabanes.

Je continuais à aller de mieux en mieux, et je me regardais comme le premier rétabli ; j’allai bientôt à la chasse des élans ; j’en tuai deux en moins de trois heures, et, selon l’usage, je rapportai au camp une charge complète de viande ;