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quitta, en m’indiquant où je le trouverais campé, si la misère reparaissait dans ma cabane.

Ma famille venait de s’augmenter d’une pauvre vieille femme ojibbeway et de deux enfans ; ils n’avaient plus d’hommes pour subvenir à leurs besoins, et Net-no-kwa les avait recueillis. Malgré ce surcroit de charge, je croyais encore plus avantageux de vivre séparé de toute autre bande ; mes chasses furent singulièrement heureuses, et nous restâmes seuls jusqu’à la saison du sucre. Net-no-kwa voulut alors retourner à Me-nau-ko-nos-keeg, tandis que j’irais au comptoir de la rivière Rouge acheter divers objets de première nécessité. Je fis un paquet de fourrures de castors, et m’embarquant seul dans un canot de peaux de bisons, qui pouvait à peine me contenir avec mon bagage, je descendis le petit Sas-kaw-jawun.

Il y a, sur les bords de cette rivière, un endroit tel que les Indiens voudraient toujours en rencontrer pour leurs campemens. Sur l’une des