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et que les Indiens appellent femmes (67). Il en existe plusieurs dans la plupart des tribus indiennes, peut-être même dans toutes ; on les appelle communément A-go-kwas (68). Cette créature, nommée Ozaw-wen-dib (la tête jaune), approchait alors de cinquante ans, et avait eu plusieurs maris. Je ne sais si elle m’avait vu, ou si elle avait seulement entendu parler de moi ; mais elle ne tarda pas à m’apprendre qu’elle venait de très loin pour me voir et qu’elle espérait de vivre avec moi. Elle réitéra souvent ses offres, et, sans se décourager d’un refus, elle répétait ses dégoûtantes avances jusqu’à me chasser en quelque sorte de la cabane.

La vieille Net-no-kwa, qui la connaissait parfaitement, riait de mon embarras et de ma honte, lorsque la Tête Jaune renouvelait ses persécutions. Elle paraissait presque l’encourager à rester dans notre cabane. L’A-go-kwa montrait beaucoup d’adresse aux divers travaux de femmes qui avaient occupé toute sa vie ; enfin, désespérant du succès de ses avances ou chassé