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vides ; je reconnus enfin qu’il régnait parmi ces animaux une maladie qui en enlevait un grand nombre. J’en rencontrai plusieurs morts ou mourans, dans l’eau, sur la glace, ou à terre ; l’un, ayant coupé un arbre à moitié, restait étendu sur les racines ; l’autre, surpris par la mort en rapportant une charge de bois à sa cabane, gisait auprès de son fardeau. La plupart de ceux que j’ouvris avaient la région du cœur rouge et sanglante ; ceux qui habitaient les grandes rivières et l’eau courante souffrirent moins. Les castors des étangs et des marécages moururent presque tous. Depuis ce temps, les castors ont été beaucoup plus rares que jusqu’alors dans les environs de la rivière Rouge et de la baie d’Hudson. Nous n’osâmes point manger les animaux morts de cette maladie, mais les peaux étaient bonnes. La faim se fit souvent sentir pendant notre communauté avec Waw-zhe-kwaw-maish-koon. J’allai une fois à la chasse avec lui, après une abstinence forcée d’un jour et d’une nuit ; nous rencontrâmes une bande d’élans, dont nous tuâ-