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Le froid commençait à peine, et la neige n’avait encore qu’un pied d’épaisseur, quand nous commençâmes à sentir les atteintes de la faim. Nous rencontrâmes alors une troupe d’élans, dont quatre furent tués dans un jour.

Quand les Indiens chassent les élans de cette manière, après les avoir fait lever, ils les suivent d’un pas qu’ils savent pouvoir soutenir pendant plusieurs heures. Ces animaux effrayés les dépassent d’abord de quelques milles ; mais les Indiens, suivant leurs traces d’un pas égal, les revoient enfin, et la troupe, faisant un effort nouveau, disparaît encore pendant une heure ou deux. Les intervalles où les chasseurs les découvrent se rapprochent de plus en plus avec une durée chaque fois plus longue, jusqu’à ce qu’ils cessent tout à fait de les perdre de vue. Les élans sont alors si fatigués, qu’ils ne vont plus qu’au petit trot ; bientôt ils ne font plus que marcher : alors la force des chasseurs est presque entièrement épuisée ; cependant ils peuvent encore d’ordinaire décharger leurs fusils à tra-