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perdant enfin tout espoir de succès, ils s’étaient remis en route.

Peu d’instans après ce récit, parut un chasseur isolé, chargé de viande fraîche ; cet homme raconta qu’ayant suivi, pendant quelque temps, la trace d’un moose, il était arrivé aux bords d’un étang, où il avait découvert les traces de deux hommes, et que, tout indiquant qu’ils étaient arrivés à cet endroit presque aussitôt que le moose, il en avait conclu qu’ils devaient l’avoir tué ; cependant, s’approchant ave précaution des bords, il s’y était assis, et, bientôt, il avait vu l’animal se lever doucement du milieu de l’eau, qui n’était pas très profonde, et venir droit à lui se faire tuer dans l’étang, à une très faible portée.

Les Indiens regardent le moose comme plus prudent et plus difficile à atteindre qu’aucune autre espèce de gibier. Il est plus vigilant et a les sens plus fins que le bison et le caribou ; il est plus agile que l’élan, plus prudent et plus rusé que l’antilope. Dans la plus violente tem-