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pour la récolte du sucre. Nous formions une réunion de dix feux, et, la récolte achevée, nous allâmes tous ensemble à la chasse des castors. Dans les chasses de cette espèce, les produits sont quelquefois également partagés ; mais il fut convenu que chacun garderait ce qu’il aurait tué. En trois jours, je réunis autant de peaux que j’en pouvais porter ; mais, dans ces courses longues et rapides, on ne peut guère traîner de provisions avec soi, et la faim ne tarda pas à se faire sentir de toute la bande. La plupart des hommes devinrent, et moi comme eux, extrêmement faibles par manque de nourriture, et incapables de chasser un peu loin.

Un jour, la glace commençant à se couvrir d’eau sur les étangs je découvris, dans un petit marais, à un mille du camp, les traces récentes d’un moose ; je les suivis, et je tuai cet animal. Comme c’était le premier de son espèce, une fête fut célébrée, et l’on dévora tout en un seul jour.

Bientôt après, tous les Indiens se rendirent,