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a convaincu de l’extrême sévérité des critiques dont il ne s’est pas relevé encore. Peut-être, comme l’a soupçonné M. Philarète Chasles, dont l’autorité est d’un grand poids, Hunter n’est-il pas resté chez les sauvages aussi long-temps qu’il voudrait le faire croire ; mais, cette concession faite, nous devons protester contre des accusations fondées sur une expérience trop européenne des secrets de la rhétorique, ou sur des notions savantes fort au dessus de l’expérience des Indiens.

Hunter, comme Tanner, ne sait ni lire ni écrire ; Hunter, il le déclare lui-même, a dicté sa relation à son ami Edward Clark, qui lui a posé des questions ; Tanner a eu la même confiance dans M. Edwin James, écrivain justement estimé. Mais, avec quelque défiance de soi-même que l’on puisse se tenir en garde contre les tentations d’une élégance littéraire, tout à fait hors de saison, comment répondre qu’en écrivant sous la dictée d’un sauvage illettré, en traduisant en quelque sorte son récit, on ne laissera point