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plaint une ou deux fois de ce que j’avais parcouru des cantons qu’il prétendait avoir droit de se réserver. Venant alors de découvrir une bande de castors, je tendis mes piéges à peu de distance, et les laissai, selon l’usage, jusqu’au lendemain. En y retournant le matin, je vis que cet Indien avait suivi ma trace, jeté toutes mes trappes dans la neige et mis les siennes à la place. Il n’avait pris qu’un seul castor, je n’hésitai pas à m’en emparer, et suivant en tout son exemple, je replaçai mes trappes. L’affaire devint bientôt publique ; mais tous les Indiens, même ses amis les Naudoways, se prononcèrent contre lui et me promirent leur assistance. Dans les affaires de cette nature, les coutumes de la tribu font loi pour les Indiens, et quiconque se hasarde à s’en écarter ne peut attendre aucun appui. Il est rare que l’oppression ou l’injustice en affaires de droit privé, d’homme à homme, prenne place parmi les Indiens.

Nous restâmes près d’un mois dans la prairie avant de retourner à la hutte où nous avions