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miné à ne pas rejoindre ma famille sans avoir éclairci mes doutes, je tins mon fusil tout prêt à faire feu, et m’avançai avec précaution dans le sentier. Mes yeux se portaient fort loin, tout droit devant moi ; à peine m’étais-je un peu avancé, que tournant mes regards de côté, je vis dans les buissons, près de moi, tout au plus à un pas du sentier, un Indien nu, couvert de peintures, couché à plat ventre, et, comme moi, tenant son fusil en joue. Au même instant, et sans savoir ce que je faisais, je sautai de l’autre côté du sentier, et j’allais tirer, lorsqu’un grand éclat de rire m’arrêta ; toutes mes appréhensions se dissipèrent, et l’Indien, se levant, m’adressa la parole dans la langue des Ojibbeways.

Il avait cru, comme moi, qu’il n’y avait pas, dans les environs, d’autres Indiens que sa famille ; et venant de sa hutte, élevée très près de l’étang des Castors, il avait été fort surpris d’entendre la marche d’un homme à travers les buissons. Il m’avait vu le premier, et s’était caché, ne sachant s’il venait un ami ou un