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prenant son malheur, je m’arrangeai de manière à ne revenir qu’à la nuit. En approchant de l’endroit où avait été notre hutte, je l’entendis gronder et battre la petite fille. Quand je parus auprès du feu, elle me demanda pourquoi je ne l’avais pas tuée, lorsqu’en rentrant j’avais vu notre cabane en cendres. « Puisque vous ne l’avez pas voulu, c’est moi qui vais la tuer. » « O ma mère, ne me tuez, pas ! je vous paierai tout ce que vous avez perdu. » « Qu’avez-vous à donner ? comment pourrez-vous me payer ? » dit la vieille femme. « Je vous donnerai le Manito, reprit la petite fille ; le grand Manito descendra pour vous récompenser de ne m’avoir point tuée. »

Nous manquions absolument de vivres, et nous étions presque nus ; nous prîmes le parti d’aller au comptoir d’Aneeb, à Ke-new-kau-neshe-way-boant, où nous obtînmes un crédit de la valeur d’un paquet de peaux de castors. Pourvus de couvertures et de vétemens, nous allâmes rejoindre Wa-me-gon-a-biew, qui nous accompagna,