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cabane, où Waw-be-be-nais-sa avait rapporté un peu de viande. Je le trouvai racontant à la famille comment il avait tué un élan. « Je suis bien aise, lui dis-je, que vous en ayez tué un, car moi j’en ai tué trois, et demain nous serons dans l’abondance. » Mais comme il me restait quelques soupçons, je le pris à part, et il m’avoua bientôt que, n’ayant rien tué, il avait rapporté seulement une partie de la chair de l’élan que j’avais laissé. Ce fut lui qui alla prévenir les traiteurs de faire prendre les trois élans, et il les leur vendit encore comme sa propre chasse.

La vieille femme, instruite de cette manière d’agir, lui en fit de si vifs reproches, qu’il fut obligé de nous quitter. Wa-me-gon-a-biew, qui, à la chute des feuilles, avait pris pour femme la fille d’un Ojibbeway, alla vers le même temps vivre auprès de son beau-père. Notre famille resta composée de Net-no-kwa et de moi, de la petite fille Bahwetig, d’un fils de Taw-ga-we--