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saurais son déplacement bien avant la nuit. Je restai un mois sans pouvoir sortir ; ma figure, mes mains et mes cuisses avaient été fortement gelées.

Le temps commençait à se radoucir, et la neige à fondre, lorsque je me remis à chasser. Un jour que je suivais, avec Waw-be-be-nais-sa, les bords de l’Assinneboin, nous découvrîmes une bande de bien près de deux cents élans dans une petite prairie presque entièrement entourée par la rivière ; nous nous plaçâmes tous les deux au point de jonction avec la terre ferme ; c’était un espace d’environ deux cents toises de large. Les élans effrayés, ne voulant pas s’aventurer sur la glace unie, se mirent à tourner autour de la prairie ; quelques uns passèrent à notre portée, et nous en tuâmes deux ; dans notre empressement de les approcher, nous nous avançâmes trop près du centre de la prairie, et le troupeau se divisa en deux bandes ; l’une voulut passer sur la glace, et l’autre s’échappa vers les hautes terres, Waw-be-be-nais-sa poursuivit