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Waw-be-be-nais-sa ne tuât rien. Quand la saison devint un peu plus chaude, nous les quittâmes ; mais nous avions tant souffert de la faim pendant le dernier hiver, que nous ne pouvions songer, sans frayeur, à nous établir sur quelque point éloigné, où il nous faudrait beaucoup de gibier pour vivre. Ce fut à une journée de distance du comptoir que nous campâmes tout le printemps pour chasser les castors.

Nous avions alors avec nous un homme nommé Pa-bah-me-win (le porteur) ; notre chasse fut constamment heureuse. Je tuai vingt loutres et beaucoup de castors et d’autre gibier. Un jour, allant visiter mes trappes, j’aperçus quelques canards sur un étang ; je chargeai mon fusil à plomb, et me mis à ramper pour approcher d’eux à portée. Comme je me traînais avec précaution à travers les broussailles, un ours se leva près de moi et grimpa sur un pin blanc presque au dessus de ma tête ; je mis aussitôt une balle dans mon fusil et je tirai, mais mon arme éclata à la moitié du canon, dont toute la partie supé-