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revenir mon frère chargé de viande, mais Waw-be-be-nais-sa ne reparut pas ; et pourtant sa femme et ses petits enfans avaient été forcés, le jour même, de manger leurs mocassins.

Nous partageâmes nos vivres avec cette famille, qui partit ensuite pour rejoindre son chef ; les chasseurs nous faisaient inviter par Wa-megon-a-biew à venir vivre avec eux, mais il fallait, avant tout, aller reprendre ce que nous avions laissé dans notre cabane. En revenant de cette course, nous nous arrêtâmes au même endroit ; depuis quelque temps nous ne vivions plus que d’écorces d’arbres, et surtout de celle d’une vigne grimpante assez commune ; aussi nos forces étaient-elles tout à fait épuisées.

Wa-me-gon-a-biew ne pouvait plus marcher, et, de nous tous, c’était la vieille femme qui paraissait le moins souffrir ; elle pouvait jeûner cinq ou six jours sans être bien abattue, et ce fut seulement de crainte que d’autres membres de la famille ne périssent en son absence, qu’elle consentit à me laisser aller demander des secours