Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fans, après de longues prières j’ai dormi, la dernière nuit, dans un lieu solitaire et éloigné ; j’ai vu en songe la route que j’avais suivie, le lieu où je m’étais arrêtée et, à peu de distance, le commencement d’un sentier qui va tout droit à la maison du marchand. Dans mon rêve, j’ai aperçu des hommes blancs ; ne perdons pas de temps, le Grand Esprit veut nous conduire auprès d’un bon feu. »

Un peu ranimés par la confiance et l’espoir que la vieille femme cherchait ainsi à nous inspirer, nous partîmes aussitôt ; mais, parvenus au terme du sentier qu’elle avait tracé, nous marchâmes long-temps sans découvrir aucun vestige humain. Les uns lui adressaient des reproches, les autres la tournaient en ridicule, lorsqu’enfin, à notre grande joie, nous rencontrâmes les traces récentes d’un chasseur qui avait dû se diriger vers le comptoir ; et, redoublant nos efforts, nous y arrivâmes enfin deux jours et une nuit après notre départ.

Là, nous trouvâmes le traiteur qui nous avait