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un jeune castor, et Wa-me-gon-a-biew m dit : « Mon frère, préparez un camp et faites cuire un morceau de notre castor ; moi j’irai plus loin tâcher de tuer quelque gibier. » Il ne tarda pas à revenir chargé de viande, il avait tué deux caribous. Le lendemain, nous nous levâmes de très grand matin pour traîner les deux caribous pendant toute la longue distance qui nous séparait de notre famille. C’était une marche au dessus de mes forces ; mais Wa-me-gon-a-biew, m’ayant devancé, envoya la jeune femme à mon aide, et j’arrivai avant minuit.

L’expérience nous avait démontré quel danger il y avait pour nous à rester dans un tel état d’isolement ; ces nouvelles provisions nous permettant de nous déplacer, nous résolûmes de nous rapprocher de quelque lieu habité. Le comptoir le plus voisin était aux bords du lac d’Eau claire, éloigné d’un trajet de quatre à cinq jours ; nous laissâmes notre cabane, et, prenant seulement nos couvertures, une chaudière ou deux et les objets les plus nécessaires pour notre