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la famine commença à devenir intolérable, la vieille femme eut recours à son moyen extrême de passer une nuit à prier et à chanter ; le matin, elle dit à son fils et à Waw-be-be-nais-sa : « Allez chasser ; le Grand Esprit m’adonne de la venaison. » Wa-me-gon-a-biew lui répondit : « Le temps est trop froid et trop calme, il est impossible d’approcher assez des mooses. » « Je peux faire venir le vent, reprit Net-no-kwa, le temps est calme et froid à présent, mais, avant la nuit, le vent sera fort ; allez, mes enfans, vous êtes assurés de tuer du gibier, car, dans mon songe, j’ai vu Wa-me-gon-a-biew rentrer avec un castor et une lourde charge de viande sur le dos. »

Ils partirent enfin après avoir attaché à leurs têtes et à leurs poudrières de petits sachets contenant des charmes que la vieille femme leur avait remis en leur assurant qu’avec eux le succès était indubitable. Peu de temps après leur sortie, le vent du sud se levant ne tarda pas à souffler avec force, et la température s’adoucit.