Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnèrent abondamment à manger, et vinrent eh aide à tous nos besoins. Deux mois après, les bisons et tout le gibier commençant à devenir rares, nous eûmes tous à souffrir de la faim. Un jour Wa-me-gon-a-biew et moi nous traversâmes les prairies jusqu’à la distance d’une journée pour chasser aux bords d’un ruisseau nommé Pond-river. Là nous trouvâmes un bison si maigre et si vieux que son poil ne poussait plus ; nous ne pûmes en manger que la langue. Une course aussi longue nous avait épuisés de fatigue ; le vent était fort, la neige chassait avec violence. Dans la vaste étendue de plaine ouverte devant nous, il n’y avait d’autres bois que de petits chênes s’élevant à la hauteur de l’épaule d’un homme ; il nous fallut camper sous ce misérable abri. Nous parvînmes avec beaucoup de difficulté à former une espèce de brasier des faibles branches de ces arbres ; quand notre feu, au bout de quelque temps, avait séché le sol, nous reculions les tisons et les charbons pour nous asseoir sur les cendres