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ne pouvions emporter. Si quelques Indiens de cette région éloignée avaient rencontré notre dépôt, ils ne l’auraient pas ouvert, et nous ne craignions pas que les marchands ne pénétrassent dans un endroit aussi solitaire et aussi pauvre.

Les Indiens qui vivent loin des blancs n’ont pas appris à évaluer leurs pelleteries assez haut pour se rendre coupables de se les voler les uns aux autres. Au temps dont je parle, et dans la contrée où je me trouvais alors, j’ai vu souvent des Indiens laisser plusieurs jours leurs trappes dans les bois sans les visiter, et sans éprouver la moindre crainte pour leur sûreté. Il arrivait souvent aussi qu’un homme revenant de la chasse et laissant ses trappes dans les bois, un autre homme lui disait : « Je vais chasser dans telle direction ; où sont vos trappes ? » Quand il s’en était servi, un autre et quelquefois quatre ou cinq s’en servaient tour à tour ; mais à la fin elles ne manquaient pas de revenir à leur légitime propriétaire.