Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

totems, ils s’étaient arrêtés dans le bon cantonnement de chasse où nous les rejoignions.

Nous trouvâmes dans leur camp une grande quantité de gibier ; ils avaient tué aussi beaucoup de castors ; les élans abondaient dans les environs, et c’était la saison du rut. Un jour, Pe-shau-ba m’envoya avec les deux jeunes femmes chercher quelques quartiers d’un élan qu’il avait tué. Les femmes, le trouvant grand et gros, se décidèrent à rester pour en boucaner la chair avant de le rapporter, et moi je repris le chemin de nos cabanes avec un quartier de viande fraîche. J’avais apporté mon fusil, et, voyant un grand nombre d’élans, je le chargeai, et, me cachant dans un petit hallier, j’imitai le cri de l’élan femelle ; aussitôt un énorme mâle accourut vers ma cachette si directement et avec une impétuosité telle, qu’alarmé pour ma propre sûreté, je pris la fuite : l’animal, me découvrant, se mit à fuir dans une direction opposée.

Réfléchissant alors que les Indiens se moqueraient de moi, je résolus de faire une nouvelle