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baissant la tête aussi prés que possible de la surface de l’eau, pour reconnaître et éviter toute espèce d’approche.

Soudain j’aperçus une légère ride sur la rivière, à la suite d’un objet bas et noir, qui me parut la tête d’un homme traversant le courant à la nage devant nous avec précaution. Je le montrai aux femmes, et l’on décida sur-le-champ que nous poursuivrions cet homme pour tâcher, de le tuer. Je pris donc un fort harpon, et nous commençâmes notre chasse ; mais l’oie, car c’en était une, avec ses oisons, prit l’alarme et disparut. Cette méprise reconnue, nous tentâmes, avec un peu moins de frayeur, de reprendre notre route, mais il nous fut impossible de rentrer dans le courant favorable.

C’étaient alors, selon moi, de vaines terreurs de femme, et je les supportais impatiemment ; mais aujourd’hui, je ne sais réellement pas si nous avions été effrayés par trois hiboux ou par une bande de guerriers.

Nous rétrogradâmes de plusieurs milles pour