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très fréquenté par des bandes de guerriers sioux, qui se tiennent cachés au bord, et font feu sur les passans. Nous ne nous en approchâmes qu’avec précaution, résolus de ne tenter le passage que dans l’obscurité. Il était donc à peu près minuit, lorsque évitant attentivement l’une et l’autre rive, nous nous laissâmes aller au courant, pour entrer dans la rivière Rouge ; la nuit était obscure, et nous ne pouvions rien apercevoir distinctement sur les bords.

A peine étions-nous entrés dans la rivière Rouge, que le silence fut interrompu par un cri de hibou, sur la rive gauche de l’Assinneboin ; un second cri se fit entendre aussitôt sur la rive droite, et presque en même temps un troisième, sur le bord de la rivière Rouge, qui fait face à l’embouchure. Net-no-kwa murmura d’une voix que nous entendîmes à peine : « Nous sommes découverts, » et nous fit signe de faire courir le canot dans le plus grand silence. Nous tâchâmes donc de tenir, avec un soin extrême, le milieu de la rivière ; j’étais à l’avant du canot,