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manquez pas d’avoir un baril de rhum tout prêt, car je serai fort altéré à mon retour. »

Les canots n’étaient point terminés lorsqu’ils partirent pour cette expédition guerrière. Wame-gon-a-biew les accompagna, et je restai seul avec trois femmes et trois enfans.

Je me mis aussitôt en route pour le lac Winnipeg, avec Net-no-kwa et le reste de la famille ; il nous fallut nous servir encore du vieux canot de peaux de mooses. Peu de temps après avoir quitté le comptoir des blancs, nous découvrîmes un esturgeon jeté par accident au milieu de bas-fonds sablonneux, de telle manière qu’une grande partie de son dos paraissait sur la surface ; je m’élançai hors du canot, et le tuai sans beaucoup de difficultés. C’était le premier esturgeon pris par moi ; la vieille femme crut devoir célébrer, dans cette occasion, la fête d’Oskenetahgawin, ou des premiers fruits, quoiqu’il n’y eût auprès de nous aucun Indien à pouvoir y inviter.

L’embouchure de l’Assinneboin est un point