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que l’on tirait de l’eau, et le manger tout cru, sans aucun assaisonnement.

Ce peuple nous parut généralement sale et brut : mais peut-être faut-il attribuer une partie de notre dégoût à l’aversion habituelle des Ojibbeways pour les tournebroches (42).

En deux jours, nous allâmes des Rapides à Monk-River, où les deux*compagnies de la baie d’Hudson et du Nord-Ouest (43) ont des comptoirs. Là, Pe-shau-ba et ses amis se mirent à boire ; en peu de jours, il ne leur resta rien des pelleteries qu’ils avaient ramassées dans une chasse longue et constamment heureuse. Nous cédâmes, d’une seule fois, cent peaux de castors pour des liqueurs fortes ; on nous donnait, pour six peaux de castors, un quart de rhum ; mais les marchands mêlaient beaucoup d’eau à leurs liqueurs.

Après quelques jours de débauches, on se mit à construire des canots de bois de bouleau pour continuer le voyage ; mais alors les Assinneboins, les Crees, et tous les Indiens du voisi-