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qu’il remit aux femmes en disant: « Nous avons assez long-temps été nous-mêmes nos femmes, cela ne saurait durer davantage. C’est à vous désormais de préparer les peaux, de boucaner les viandes, de faire nos mocassins. »

La vieille femme se chargea particulièrement de ce qui appartenait à Pe-shau-ba ; elle l’appelait son fils, et le traitait comme tel. Sa fille et sa belle-fille prirent soin des trois autres hommes. Nous restâmes, Wa-me-gon-a-biew et moi, sous la surveillance particulière de notre mère. J’étais à la chasse le compagnon de Pe-shau-ba, qui fut toujours bon pour moi, et semblait prendre plaisir à m’apprendre à devenir grand chasseur.

L'hiver était fort avancé quand nous arrivâmes au bord du lac. Cependant la saison restait si froide encore, que l’eau gelait aussitôt que nous la mettions hors de notre cabane. Dans nos jours de chasse, nous sortions bien avant le lever du soleil, pour ne rentrer que long-temps après