Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moi-même : Comment sait-elle que j’ai tué un ours ? Mais je passai mon chemin sans lui rien dire, et j’arrivai à la cabane de ma mère. Après quelques minutes, la vieille femme me dit : « Mon fils, regardez dans cette chaudière, vous y trouverez un peu de chair de castor, qu’un homme m’a donnée après votre départ ; laissez-en la moitié pour Wa-me-gon-a-biew, qui n’est pas encore rentré de la chasse, et n’a rien mangé aujourd’hui » Je pris donc mon repas, et voyant qu’enfin Net-no-kwa était seule, je m’approchai d’elle, et lui dis à l’oreille : « Ma mère, j’ai tué un ours ! — Que dites-vous, mon fils ? reprit-elle. — J’ai tué un ours. — » Êtes-vous bien sûr de l’avoir tué ? — Oui. — Est-il bien mort ? — Oui. » Elle me regarda fixement quelques instans, me prit dans ses bras, m’embrassa tendrement, et me couvrit long-temps de caresses. Je lui rapportai ensuite tout ce que ma tante m’avait dit en allant et en venant, et son mari en ayant été instruit à son retour, la gronda et la battit sévèrement. On