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je m’enfonçai dans la neige de la moitié de ma hauteur.

Facilement dégagé de ce mauvais pas, je continuais ma marche, lorsque me rappelant avoir entendu des Indiens parler d’ours tués dans leurs tanières, il me vint à l’idée que j’étais tombé peut-être dans la tanière d’un ours. Je me retournai ; la tête d’un ours paraissait dans l’enfoncement, j’appuyai le canon de mon fusil entre ses yeux, et je tirai. Dès que la fumée se fut dissipée, je pris un bâton que j’enfonçai dans les yeux et dans la blessure ; puis, voyant que l’ours était bien tué, je tâchai de le tirer de sa tanière ; mais ne pouvant y parvenir, je repris la route de notre camp, en suivant la trace de mes pas.

En approchant des cabanes que les femmes venaient d’élever (35), je rencontrai celle de mes tantes qui s’était déjà trouvée sur mon passage, et elle se mit encore à se moquer de moi : « Avez-vous tué un ours, me dit-elle, pour revenir si tôt et courir si vite. » Je me demandais en