Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bois, les Indiens l’appellent Pub-be-kwaw-waug-gaw-sau-gi-e-gun (le lac des Collines de sable ). Je ne comprends pas le nom qu’il a reçu des blancs, car le bois n’est pas très commun dans ses environs. La violence des vents nous fit courir bien des dangers ; les vagues battaient notre canot avec tant de force, que je suffisais à peine, avec une grande chaudière, à vider l’eau à mesure qu’elle pénétrait.

A la fin de l’année, nous arrivâmes au lac d’Eau bourbeuse, que les blancs nomment lac Winnepeg (30). Là Net-no-kwa, ne pouvant plus résister à la longue suite de chagrins qui l’avaient frappée depuis son départ de son pays, se mit à boire, bien contrairement à ses habitudes, et ne tarda pas à s’enivrer. Le vent nous paraissant bon, nous nous décidâmes, avec l’inexpérience et la simplicité de notre âge, à porter la vieille femme dans le canot, et à passer de l’autre côté du lac. Les marchands nous dirent que le vent nous serait contraire, mais nous n’en tinmes compte et nous gagnâmes le large.