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de bois et faire un feu plus grand ; lorsque la nuit vint, nous avions un bon feu, des vêtemens secs, et quoique nous n’eussions rien à manger, nous nous trouvions encore heureux, tant nous avions souffert.

Au point du jour, nous nous remîmes en marche, et à très peu de distance nous rencontrâmes notre mère qui nous apportait des vêtemens et un peu de nourriture ; elle nous attendait la veille vers le coucher du soleil, et comme elle savait que nous avions à passer une rivière dangereuse, elle avait marché toute la nuit, craignant que nous n’eussions été entraînés à travers la glace.

Telle fut notre vie pendant quelque temps : nous étions à demi morts de faim, lorsqu’un Muskegoe (26) ou Indien des marais, appelé le Fumeur, vint chez les marchands, et, apprenant notre extrême pauvreté, nous invita à le suivre dans son pays, où il chasserait pour nous, et d’où il nous ramenerait au printemps. Nous marchâmes vers l’ouest pendant deux jours entiers