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toute ma vie politique. Je serois bien surpris si ce n’étoit pas aussi la vôtre.

Je suis au Val-Richer, avec tous mes enfans, jusqu’à la fin de ce mois. Je comptais y rester jusqu’au milieu de novembre. Mais l’Académie française, en me nommant son directeur pour ce trimestre, m’oblige à rentrer un peu plutôt à Paris. Quand comptez-vous y revenir ? J’espère que, malgré la Seine qui nous sépare, vous viendrez me voir quelquefois l’hiver prochain. Quand Madame la duchesse d’Orléans vouloit faire faire à Monsieur le comte de Paris de nouvelles connoissances de camarades, il lui répondoit : « Je n’aime que mes vieux amis »[1]. Je suis comme lui ; j’aime mes vieux amis ; et je lui souhaite, à lui, de garder toute sa vie cette aimable et honorable disposition.

Adieu, mon cher Monsieur. Mes respects, je vous prie, à Madame Raguet Lépine, et croyez-moi bien sincèrement

Tout à vous,

Guizot

Val-Richer, 7 octobre 1850.


XI

Monsieur Raguet Lépine
Pair de France, rue de Varennes, 10, Paris

Mon cher ami,

Quand la demande de M. Sabattier arrivera au Conseil[2], je la rapporterai avec intêrét[3] puisque vous

  1. Le mot est très joli et fait honneur au royal enfant. Volontiers je répéterais, devant les incomparables affections qui m’accompagnent depuis mes jeunes années : Vivent les vieux amis !
  2. Le conseil royal de l’instruction publique dans lequel l’habile chimiste figurait comme doyen de la faculté de médecine de Paris (1830-1848) et où il joua, pendant 18 ans, un rôle des plus considérables.
  3. L’accent circonflexe est posé, non sur le second e mais sur le premier.