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tent courageusement en route, nageant cette fois tout droit vers la pointe Saint-Marc dont ils ne sont plus séparés que par une distance de cinq kilomètres et demi. Un des soldats, avant d’être arrivé à mi-chemin, se noya. Un second soldat, se sentant à bout de forces, alla se rendre à une ramberge anglaise. Le troisième, nommé La Pierre, natif de Gascogne, appartenait au régiment de Champagne. Il atteignit heureusement la côte, non sans avoir toutefois couru grands dangers. Une chaloupe ennemie l’aperçut de loin et lui donna la chasse. Sitôt qu’il la vit venir, il plongea. Trois ou quatre fois il renouvela ce manège et finit par faire perdre sa trace. La première partie du trajet s’était accomplie par calme plat. À mi-route un orage s’éleva. Le nageur dut se laisser porter par les vagues. Fort heureusement les vagues le portèrent à terre. Quand il prit pied sur la plage, à une demi-lieue environ du Fort-Louis ; il était tellement engourdi qu’il ne pouvait se tenir debout. Pendant quelque temps, il lui fallut se traîner en rampant sur le sable ; les forces cependant peu à peu lui revinrent… il s’achemina vers le Fort-Louis. »

On objectera peut-être que l’amiral