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que, aprez moy, ilz se puissent servir et substanter des biens qu’il t’a pleu me donner, et les employer à ton service, gloire, louange et secours des tiens.

Je laisse ma sépulture avec celle de mes parens aux Augustins de Bourdeaux sy je deccède en lieu duquel mon corps y puisse bonnement estre conduit, ausquelz en ce cas je lègue mil livres et les prie prier pour moy Dieu et laisse pour bastir ung sepulcre au cœur de leur église sur nostre cave, selon l’advis et affection de mes executeurs qui sont, pour le plus hault du prix de six mil livres tournois, où seront unis les corps et escriptz les noms de feu dame Jacqueline, ma sœur[1], et mien, laquelle m’a layssé le bien pour ce faire, et au pied, devers le grand autel, sera escript tel épitaphe que noz exécuteurs adviseront[2], et laisse pour mes funerailles qu’elles seront faictes comme celles qu’on a accoustumé de faire à Messieurs nos parens, et sera prié la Cour de Parlement par mes parens ou exécuteurs de nous faire l’honneur de sa présence en corps, comme il fust cy devant faict en l’an mil cinq cent huictante un aux funérailles de feu dame Jacqueline, ma dicte sœur, au moys de febvrier, où la cour assista, voir lever et conduire le corps, et assista à tout le service et nous honora de sa presence, et pour les frais desditz obsèques je laisse quatre mil livres. Et sy mon corps est mis ailleurs, je laisse les dictes cinq mil livres, c’est à dire les quatre mil livres et les mil des Augustins, pour estre employées semblablement au lieu où il se trouvera sy faire se peult, ensemble des dictes six mil livres du sepulcre en seront employées quatre mil pour faire le mien et le

  1. Le nom de Jacqueline de Foix a été oublié dans la plupart des généalogies de la famille de Foix, notamment dans celle du Moréri de 1759. L’abbé Baurein, qui n’a pas connu Charles de Foix-Candalle, mentionne, en revanche, sa sœur Jacqueline (t.ii, p.24).
  2. Le Gallia Christiana nous a conservé l’épitaphe placée sur le tombeau de Fr. de Foix par sa sœur, Marie de Foix (qui avait été mariée en 1551 avec Guy d’Aydie, vicomte de Riberac.) Ejus cadaver insigni mausoleo, quod ex marmore et ære fabrefactum conspicitur in choro ædis Augustinianorum Burdigalæ, veteri Candalæ dynastarum a multis annis monumento, conditum est. Maria autem Candala soror, fraternæ caritas memor. pyramidem erexit, cui inscriptum hoc epitaphium ::« Francisco Fluss. Candalae principi B. R. P. N. genere et ingenio clarissimo, doctrina et virtute maximo, fratri carissimo ex oculis hominum, non ex memoria erepto, Maria Fluss Candala R. soror mœrens hoc monumentum posuit. In eodem cor illius clausit, ac suum quando esse desierit, una concludi voluit, ut cineres etiam fraternæ concordiæ spécimen præbeant, et concordes post fata jaceant, qui concordes semper vixerant. Vixit annos 81 menses 5 dies 20. Obiit anno salutis mdxciv. »