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Florimond de Raymond s’est occupé deux fois de l’évêque d’Aire dans son Anti-Christ. À la page 226 (édition de 1607), il a dit, sans le nommer « Le mesme jugement (qu’il était magicien) ay-je veu dire à plusieurs qui ne sont pas pourtant de la plus basse lie du peuple, d’un seigneur de nostre Guyenne né d’une grande et illustre maison, que Dieu avoit doué d’un esprit et d’un jugement de beaucoup eslevé par dessus le reste des hommes, et lequel sans flatterie nous pouvons nommer un autre Archimède[1]. »

À la page 763, Florimond de Raymond, appréciant la réforme du calendrier, s’exprime ainsi « Le Pape voulut avoir l’advis de plusieurs sçavans personnages de la chrestienté, entre lesquels fut François de Foix, évesque d’Ayre, sorty de l’illustre maison de Candalle, auquel à bon droict on a donné le nom de second Archimède, comme estant le seul qui a forgé ceste admirable machine, laquelle a rendu son premier autheur si célèbre et si fameux, dont il fit présent au Roy Charles neufiesme, comme aussi de l’horloge qui monstre le flux et le reflux de la mer. Je laisse son rare sçavoir aux mathématiques, qui s’est assez monstré à l’augmentation d’Euclide et à l’invention de l’Eptagone[2]. »

D’Aubigné, dans l’intéressant passage de ses Mémoires où il raconte la visite faite, en 1584, par le roi de Navarre, par Philippe de Mornay, seigneur du Plessis, par quelques autres compagnons du futur Henri IV et par lui-même, à « l’excellant cabinet » que l’on voyait au château de Cadillac[3], ca-

  1. Gabriel Naudé (Apologie des grands hommes accusés de magie, Paris, 1669 t. i p. 52) paraît s’être inspiré de ce passage de Fl. de Raymond, écrivain qu’il a grandement loué à la page 396 da tome ii.
  2. L’auteur de l’Anti-Christ ajoute (p. 765) que François de Foix exprima au Pape Grégoire XIII un avis autre que celui qui prévalut, comme, dit-il, « j’ay veu par ce qu’il envoya à Sa Sainteté, et par tes responses du jésuite Clavius lesquelles ensemble les répliques dudit sieur de Foix j’ay par devers moy. » Dans l’Essai sur la vie et les ouvrages de Florimond de Raymond, j’ai oublié de citer cette phrase, à l’endroit où j’ai mentionné quelques-uns des manuscrits de la riche bibliothèque du controversiste agenais.
  3. Le passage du roi de Navarre à Cadillac, en 1584, n’est pas indiqué dans le