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La date précise de la mort de Christophe de Foix est inconnue. On sait seulement que ce prélat cessa de vivre vers 1569[1] ou 1570[2].

Avant la fin de cette dernière année, François de Foix lui succéda[3].

Les biographes ont recueilli bien peu de détails sur ce personnage dont l’église d’Aire se glorifie à juste titre, suivant l’expression du Gallia christiana[4]. En 1566, il avait publié (chez Jean Roger, à Paris, en un volume in-fo) une traduction latine des Éléments d’Euclide, dédié au roi Charles IX[5]. En 1574, avec le concoures de Joseph Scaliger, qui était alors

  1. L’abbé Beuroin (Variétés Bordeloises, t ii p. 24) n’hésite pas à dire qu’il « décéda en l’année 1569 »
  2. Blaise de Montluc a fait une brève mention de Christophe de Foix, à l’année 1569 (Commentaires, édition de M. de Ruble, t. iii, p. 272). J’ai lu (Bibliothèque nationale, Fonds français, vol. 3224. p. 27) une lettre de Charles IX au marquis de Villars, du 28 septembre 1571, qui contient ces mots : «  Mon cousin, vaquant cy-devant l’abbaye de Saint-Jean de la Castille par le decez de feu Monsieur Crestofle de Foix, evesque d’Ayre, j’en ay faict don au sieur de Roissy, conseiller en mon privé conseil… » Cette note comble une autre petite lacune du Gallia christiana, et j’espère qu’elle ne sera pas perdue pour le savant continuateur de l’inapréciable recueil, Dom Piolin
  3. Voir une lettre du roi de Navarre au pape, au sujet de la nomination de Fr. de Foix à l’évêché d’Aire (t. i des Lettres missives de Henri IV, p. 77) La date attribuée à cette lettre (29 juillet 1575) est inexacte, et il faut lire 29 juillet 1570. De plus, l’éditeur (note 1) s’est trompé quant au lieu de la mort et quant à l’âge de l’évêque d’Aire. Pourquoi ne pas avoir consulté le Gallia christiana ? — M. J. Guadet, éditeur du Supplément au Recueil des lettres missives de Henri IV (t. viii, 1872, p. 139, note 4), a pieusement conservé l’anachronisme de M. Berger de Xivrey, y joignant de son crû une nouvelle et bien grosse erreur : «  Il fut, en 1575, quoique laïque et marié, fait évêque d’Aire. » Nulle part il n’est question de ce prétendu mariage, et l’on ne parvient pas à s’expliquer la maîtrise du continuateur de M. Berger de Xivrey.
  4. Non immerito de Francisco Fuzio de Candala, suo antistite, Adurensis gloriatur ecclesia (t. i, col. 1166). Les auteurs du Gallia ajoutent : « in omni tuae litterarum genere excelluit. »
  5. Voir dans le Manuel du libraire (t. ii, 2e partie, col. 1089) le titre (qui n’a pas moins de quatorze lignes) donné par Fr. de Foix à son travail sur Euclide. Une nouvelle édition, augmenté de deux livres sur les solides réguliers, parut en 1578 (in-fo). Vossius (De scientiis mathematicis, p. 68) a reproché au traducteur d’avoir substitué quelquefois ses propres pensées à celles de l’auteur. Je n’ai pas trouvé dans l’Histopire des Mathématiques de Montuela (édition de l’an vii, in-4o, t. i. p. 213). Par une double fautes d’impression, on a attribué la date de 1661, au lieu de 1566, à la traduction d’Euclide, dans une note de l’édition de 1772 de la Bibliothèque de la Croix du Maine (t. i, p. 210).