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timents[1]. Elle expira le samedi saint, 24 avril, à sept heures du matin. Cet événement, quoique prévu, consterna toute la ville d’Agen. Chacun pleurait la bonne comtesse et louait sa belle vie si tôt brisée, car on meurt prématurément à soixante ans quand on est tant aimé[2]. Le lundi de Pâques, à dix heures du matin, les funérailles de Madame de Raymond furent l’occasion d’une manifestation émouvante : toute la population était là, frémissante de douleur et de sympathie, bénissant à plein cœur la mémoire de celle qui avait fait tant de bien, mémoire qui, protégée par la reconnaissance de toute une province et d’une série indéfinie de travailleurs, sera toujours florissante et honorée.

  1. J’espère que l’on imprimera ce testament en tête du Catalogue du fonds de Raymond qui, selon une promesse de M. G. Tholin, « sera prochainement publié. » On sera surtout frappé, dans la lecture de ce testament, de la beauté d’une page consacrée à Blaise de Monluc, guerrier et écrivain, auquel Madame de Raymond désire qu’on érige une statue sur une des places publiques de la ville d’Agen. J’aime à croire que rien n’empêchera la réalisation d’un vœu auquel applaudira toute la Gascogne, si fière d’un de ses plus grands hommes de guerre et d’un de ses plus grands écrivains.
  2. Marie-Françoise-Henriette de Raymond était née à Agen le 28 juin 1835. Sur sa noble famille, où, depuis le xvie siècle, le culte des lettres a été héréditaire, voir diverses pages du charmant petit volume publié sous ses auspices par M. G. Tholin sous ce titre : Le livre de raison des Dauré d’Agen. Agen, 1880, in-18. M. de Laffore a préparé avec un soin extrême une généalogie très étendue de la maison de Raymond, avec accompagnement de nombreuses et importantes pièces justificatives. J’ai vu dans le cabinet du savant généalogiste le manuscrit de ce travail, qui formerait un gros volume in-4o. Combien il serait désirable qu’un travail aussi considérable et aussi bien ne restât pas inédit !