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M. Maignol, procureur général de la Cour des Aydes, magistrat

    fais part du mariage de ma fille ainée avec notre neveu de Villepreux. Si je ne vous l’ai pas communiqué plutôt, c’est que le succez eu etoit trop incertain avant que nous n’eussions reçu de Rome les dispenses nécessaires pour le valider. Je souhaite que vous approuviez cette union, qui nous a parue à tous égards assez bien assortie ; il est vrai que notre sœur de Villepreux ne pense pas de même ; elle y est tellement opposée qu’elle n’a jamais voulu y donner son consentement, en raison, dit-elle, de la trop grande proximité du sang, ce qui a forcé son fils à luy faire samedy dernier le premier acte de respect. Comme l’on est dans l’intention de contracter soudain que les délais de la 3me sommation seront éches, pour profiter du peu de temps que l’abbé de Villepreux doit rester dans le païs, je me propose de vous instruire du jour que le contract devra se passer, pour vous prier de nous faire le plaisir d’y assister, si du moins vos affaires peuvent vous le permettre ; si non de souffrir qu’on vous le presente pour le revêtir de votre signature. Que si dans l’un ou l’autre cas vous voulez bien vous rendre à mes vœux, soyez assuré, mon cher frère, que j’en seray toute ma vie pénétré de la plus vive reconnaissance ; c’est avec ces sentimens et ceux de l’attachement le plus tendre et le plus sincère, que je suis et seray toujours autant à vous qu’à moy même. « 

    Votre bon frère Fontainemarie


    « J’ay pris tout l’intérêt possible à la maladie de votre femme ; je me suis informé très souvent de son état, et j’ay enfin appris avec bien de la joye qu’elle étoit enfin hors de danger. Je luy souhaite un prompt relablissement. Je desirerois bien que sa santé luy permit de pouvoir assister avec vous au passement du contrat. Au reste, mon cher frère, ame qui vive dans ce monde ne sçait que je vous écris : je ne l’ay dit à personne, qui que ce soit ne m’a engagé ny sollicité à le faire ; je n’ay suivi dans tout cecy que le penchant de mon cœur ; suivez le vôtre, et je suis assuré de l’heureux succez de mes démarche ?. »


    Nota
    .

    « Mes espérances ont été bien trompées ; il me répondit le lendemain ; 8 avril, et m’écrivit les choses du monde les plus dures, les plus humiliantes et les moins méritées, ce qui m’a d’autant plus affligé que je crains qu’il ne porte son ressentiment jusqu’au tombeau, quelque chose que j’aye fait pour le fléchir en luy faisant parler, et en allant au devant quoique je sois l’offensé, ayant toujours fait les plus grands sacrifices pour la