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cent mille livres, lequel contrat fut passé le 1er  juin retenu par le sieur La France, notaire, et greffier au Bureau du domaine. M. Dublan, conjointement avec Madame son épouse[1] ont constitué à leur fils le bien de Quinsac avec ses appartenances et dépendances. Mon beau-frère s’est constitué sa charge, le pouvant faire comme émancipé, ce qui revient aux environs de cent mille écus les deux dites constitutions. Il aura beaucoup davantage de sa femme n’ayant que deux frères, et son père, m’a assuré M. Dublan, a au moins en argent, charge ou bien fons douze cent mille livres. Je me rendis à Bordeaux pour assister au contrat que j’ai signé. Le notaire passant par Marmande le surlendemain le porta à ma femme qui l’a également signé, aussi bien que ma mère, M. de Villepreux, M. Boutet et sa femme. Les bijoux que mon beau-frère a donné a sa femme vont aux environs de dix mille livres, sans y comprendre une bourse qu’il luy donna quelques jours avant d’épouser dans laquelle il y avoit cent louis. Je n’ay point assisté à la noce, m’étant retiré icy pour des affaires pressantes. La demoiselle est fort belle, ayant

    des domaines et finances de Guyenne, fils de messire Pierre Dublan, écuyer, conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France, directeur et receveur genéral des domaines et droits-unis, et de dame Marie-Anne Tubie, d’une part — et demoiselle Marthe-Marie-Madeleine Legris, fille de messire Jacques Legris, chevalier, président trésorier général de France à Bordeaux et de dame Marthe Agard. De ces articles de mariage relevés par un des plus intrépides fouilleurs du bon pays de Gascogne, M. A. Communay, rapprochons deux notes prises dans le même dépôt par le même érudit, lequel sait donner avec la même facilité qu’il sait trouver : Le 9 septembre 1747, messire Jacques Legris avait acquis pour 18, 000 livres de messire Jacques de Lascombes, l’office de président trésorier général en Guienne. — Le 1er  novembre 1775, messire Pierre Dublanc, écuyer, conseiller secrétaire, etc., fit l’acquisition, moyennant 65, 000 livres, de la maison noble et domaine y compris le vieux château de Lahet, dans les paroisses de Villenave et de Cadaujac, de messire Louis de Castelnau, chevalier, seigneur de Flouques.

  1. Je viens d’avoir le plaisir de lire Le duc de Nivernais de M. l’abbé Blampignon (Paris, 1888, in-8º) et j’emprunte à l’élégant auteur de ce livre la piquante observation que voici (p. 235) : « Votre épouse, mon épouse. Je vois souvent revenir sous la plume de ces grands seigneurs du XVIIIe siècle cette expression un peu emphatique dont aujourd’hui se sert M. Prudhomme tout seul. »